Projet d'aération au lac Hotte
*** Nos trois premiers aérateurs ont été installés ***
C'est grace à l'aide de plusieurs bénévoles que les 3 aérateurs à éolienne ont été installés dans la semaine du 24 juin au 1 er juillet 2013. Merci à tous ceux et celles qui ont participés.
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Toile de jute:
Une autre grande étape de réalisée dans notre projet, le 26 juillet 2013 nous avons finalement installé la grande toile de jute (5m x 60m) au centre du lac pour permettre le passage des embarcations, grâce à l’aide de précieux bénévoles qui n’ont pas hésité à se mouiller pour réaliser cette partie du projet. Merci à tous ceux et celles qui ont participé !!
Bouées de sécurité:
La dernière étape dans la réalisation de notre projet a été réalisée le 20 septembre 2013 avec l'installation des 6 bouées de sécurité, soit une pour chaque bouche d'aération. Ces bouées, très visible, serviront à avertir les usagers du lac de la présence de glace mince en période hivernale. Soyez prudent !!!
Projet de contrôle des plantes aquatiques et de revitalisation de notre lac avec des aérateurs à éolienne.
Le projet consiste à installer des systèmes d'oxygénation à cinq différents endroits sur la rive du lac. Ces systèmes sont composés d'une pompe à air (ou compresseur) reliée à des diffuseurs d'air qui sont, en fait, des membranes poreuses dans lesquelles on insuffle de l'air et qui sont installés au fond du lac. Chaque système est alimenté par une éolienne terrestre installée sur la rive selon les instructions du fabricant. Les diffuseurs sont reliés au compresseur par un tuyau en plastique de 3/8 ou 1/2 pouce de diamètre selon le cas.
Une grande toile de jute naturelle (de 5 m x 30 m) sera aussi installée dans la partie centrale du lac afin de permettre le passage des embarcations sans risquer de briser les tiges de myriophylle et de propager la contamination. De plus chaque propriétaire riverain pourra installer, à ses frais, une toile de jute naturelle (de 3 m x 8 m) juste à côté de son quai pour permettre l’accès au lac sans risque de contamination.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce système de contrôle des plantes aquatiques, voici deux textes tirés du livre de Robert Lapalme "Protéger et restaurer les lacs", il est spécialisé en écologie aquatique et professeur à l'Université de Sherbrooke.
Le contrôle par la réduction de la fertilisation et l'oxygénation
Cette méthode est valable pour les lacs de petites dimensions. Elle est basée sur le fait que les plantes submergées, comme les élodées, les potamots et les myriophylles, se développent plus rapidement en eau fertile qu'en sol fertile, car ils possèdent un système de racines peu développé, comparativement aux autres végétaux qui ont des tiges et des feuilles en quantité comparable. Les expériences en milieu contrôlé (en pépinières et en petits étangs) montrent aussi que les plantes submergées poussent plus rapidement quand elles absorbent les nutriments par les feuilles plutôt que par les racines. Conséquemment, lorsque l'eau est riche en nutriments, et même si les sédiments sont pauvres et peu abondants, leur croissance est très rapide. On observe que, dès que l'on diminue la charge de l'eau en nutriments, la quantité de tiges décroît sans que l'on ait modifié le sol de culture.
Le contrôle des apports en fertilisant directement autour du lac et dans le bassin versant a donc pour effet de réduire de façon significative et rapide la croissance des plantes submergées.
On sait aussi que l'oxygène séquestre le phosphore dans les sédiments, alors qu'au contraire le phosphore des sédiments se libère dans la colonne d'eau en l'absence d'oxygène. Si on augmente la saturation de l'oxygène, on diminue la charge en phosphore, ce qui réduit donc la croissance des plantes submergées. Pour augmenter la quantité d'oxygène dans l'eau, on utilise un système d'oxygénation. Celui-ci est composé d'une pompe à air reliée à des diffuseurs d'air qui sont, en fait, des membranes poreuses dans lesquelles on insuffle de l'air. La puissance de la pompe et le nombre de diffuseurs d'air varient suivant la surface à couvrir et la profondeur.
L'utilisation des diffuseurs a aussi une influence sur le contrôle des sédiments. Voir à ce sujet: «Le contrôle par la biostimulation» dans le présent chapitre.
Des résultats encourageants
En ajoutant de l'oxygène à proximité des sédiments et en contrôlant le phosphore en provenance au bassin versant, on peut obtenir des résultats significatifs. En effet, dans des petits lacs artificiels de cinq mètres de profondeur, complètement couverts par le myriophylle à épis, on a réussi à réduire la croissance des plants de cinq mètres à environ 0,10 m de hauteur, sur des périodes variant entre un et trois ans.
Dans un grand lac et un grand bassin versant, les résultats seront plus lents à apparaître, mais il semble que, dans la mesure où le plan d'action des gestionnaires du bassin versant est concerté, les résultats ne tardent pas à apparaître.
Ref. : Robert Lapalme, « Protéger et restaurer les lacs », page 163-164, 2006.
Le contrôle par la biostimulation
La méthode qui consiste à ajouter de l'oxygène dans le milieu, appelée biostimulation, est certainement l'approche la plus efficace, la plus économique et la plus écologique pour réduire les sédiments à court et à long terme. Les techniques d'oxygénation ne sont pas toutes efficaces, économiques et écologiques. Pour qu'elles le soient, les principes suivants doivent être appliqués :
• c'est au fond du lac, sur le dessus des sédiments (mais pas dedans), qu'il faut alimenter les micro-organismes décomposeurs en oxygène pour accélérer le processus de décomposition des matières organiques. Il n'est pas très utile d'oxygéner l'eau de surface du lac qui est déjà abondamment pourvue en oxygène par le contact de l'eau avec l'atmosphère. A ce titre, les jets de fontaine, les pompes flottantes qui remuent l'eau en surface et les éoliennes flottantes qui remuent l'eau dans la couche épilimnique sont peu recommandables ;
• le diffuseur doit produire de petites bulles d'air, consommer peu d'énergie et ne pas bouleverser le milieu. Les systèmes trop puissants, ou mal calibrés, qui ont pour effet de brasser beaucoup d'eau ou de mélanger les couches de température de l'eau, sont à éviter.
Des expériences en petits lacs ont permis d'observer que les couches de sédiments situés dans un diamètre de 15 à 30 mètres du diffuseur ont été réduites de 30 cm et plus par année. À ce rythme, il faut évidemment plusieurs années à certains lacs pour réduire les sédiments accumulés. Toutefois, on peut percevoir, dès les premiers mois d'utilisation, l'amélioration de la qualité de l'eau puisque l'oxygène a aussi pour effet de séquestrer le phosphore dans les sédiments et donc de réduire la production des algues et des plantes comme indiqué au sous-titre : « Le contrôle par la réduction de la fertilisation et l'oxygénation» dans ce chapitre.
On observe également d'autres effets secondaires positifs comme l'absence de mortalité des poissons et des batraciens par asphyxie à la fin de l'hiver ou en période de canicule. La transparence de l'eau s'améliore rapidement dans les lacs où l'eau est fortement teintée par les acides humiques ou par le fer en solution.
Si on mesure l'épaisseur des sédiments à quelques reprises durant la première année qui suit l'ajout d'oxygène il est possible d'évaluer le temps qu'il faut pour faire disparaître les sédiments. Cette supervision régulière permet également d'évaluer la pertinence de déplacer les diffuseurs pour améliorer leur rendement.
Il est important d'introduire de l'oxygène durant l'hiver, puisque la glace empêche son renouvellement dans le milieu. Il faut toutefois éviter le fonctionnement continuel du compresseur, car la glace est très mince dans les zones situées au-dessus des diffuseurs et cela représente un danger pour la sécurité des randonneurs. Lorsque la glace est assez formée, pour permettre le passage sur le lac (janvier et février), il faut utiliser le compresseur seulement quelques heures par semaine afin de renouveler l'oxygène sans amincir le couvert de glace. Si le lac est privé et qu'on souhaite faire fonctionner le compresseur de façon constante, il faut clôturer le plan d'eau et poser des affiches pour indiquer le danger de passer sur la glace.
Ref. : Robert Lapalme, « Protéger et restaurer les lacs », page 171-173, 2006.