L'état de santé de notre lac

 

 

En 2002, l’ADPLH a commandé une étude sur l’état du lac Hotte. Les résultats de cette étude ont montré que notre lac était dans un état mésotrophe à ce moment là. (voir résumé du rapport plus bas)

Afin de mieux connaître l’évolution de l’état de santé de notre lac, l’ADPLH s’est inscrit au Réseau de surveillance volontaire des lacs du Québec (RSVL), en mai 2008. Ce programme, mis sur pied par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, a pour but de suivre l’état général de santé de plusieurs lacs québecois et d’identififer ceux qui montrent des signes de dégradation et d’eutrophisation.

Voici le sommaire de années 2002, 2008, 2011, 2013, 2014, 2018 et 2019:

Analyse

Résultats

2002   

 RSVL 

2008

RSVL 

2011

RSVL

2013 

RSVL  RSVL RSVL

 2014 2018 2019           

Lac en santé

 

 

 

 

 

 

 

Phosphore (ug/L)

15

9.5

7.2

9.6

9.6      10.9   9.7

4 à 8

Chlorophylle a (ug/L)

2.63

5.5

3.7

6.0 

4.6      3.6     3.3

1 à 3

Transparence (m)

4.8

2.6

3.3

2.4 

 3.1     3.3     4.5

6 +

Carbone org. dissous (mg/L)  

NA

7.4

6.2

7.5

 7.6     6.4     5.6

2 à 5

Stade d'eutrophisation

 

Mésotrophe (intermédiaire).  2019 = oligo-mésotrophe

 

 

 

Des tests (plus de 10) de la transparence de l’eau sont aussi effectués à tous les ans et les résultats démontrent les données suivantes:  

2008 – profondeur de la clarté 2,6 mètres

2009 – profondeur de la clarté 3,1 mètres

2010 – profondeur de la clarté 3,8 mètres

2011 – profondeur de la clarté 3,3 mètres

2012 – profondeur de la clarté 4,2 mètres

2013 – profondeur de la clarté 2,4 mètres

2014 – profondeur de la clarté 2,3 mètres

2015 – profondeur de la clarté 4,1 mètres

2016 – profondeur de la clarté 4,9 mètres

2017 - profondeur de la clarté 3,3 mètres

2018 - profondeur de la clarté 3,3 mètres

2019 - profondeur de la clarté 4,5 mètres

 

Analyses 2013

Phosphore :  -   30 avril 2013, à 1.4 m de profondeur :  10 ug/L

-        30 avril 2013, à 14 m de profondeur :  20 ug/L

-        17 juin 2013, à 10 m de profondeur :  7.7 ug/L

-        17 juin 2013, à 14 m de profondeur :  7.8 ug/L

-        19 août 2013, à 15 m de profondeur : 28.1 ug/L

 

Fer :                  30 avril 2013, à 1 m de profondeur :  0.22 mg/L

pH :                   30 avril 2013, 1 m de profondeur :  7.1

TDS :                 30 avril 2013, 1 m de profondeur :  94 ppm

 

Analyses 2014

 

Phosphore :     - 16 juin 2014, à 16.5 m de profondeur : 10.3 ug/L

- 18 août 2014, à 16.5 m de profondeur : 14.3 ug/L

 

Oxygène:   Des mesures de la concentration d'oxygène dissous ont été prises en juin et août 2013 et en                                juin et août 2014. (Voir graphiques ci-dessous):

 

 

 


Qualité de l'eau pour la baignade

À chaque année, l’ADPLH prélève une dizaine d’échantillons d’eau à différents endroits tout autour du lac pour analyse de la qualité de l’eau pour la bagaignade.

- Les résultats pour les analyses des années 2017, 2018 et 2019 sont tous excellents soit une cote A.

- Le 10 juillet 2016, 8 échantillons ont été pris. Le résultat pour l'ensemble du lac est encore une cote «A», ce qui signifie «Excellent»!

- Les résultats des tests d'analyses d'eau pour la baignade effectués à plusieurs endroits autour du lac, le 29 juillet 2014, sont excellents soit une cote "A" .

- Le 16 juillet 2012, 8 échantillons ont été pris. Le résultat pour l'ensemble du lac est encore une cote «A», ce qui signifie «Excellent»!

 

Rapport sur la qualité de l’eau du Lac Hotte

(Eco-Guide Environnement) 2002

Résumé

 

Le rapport renferme des observations très pertinentes sur l’état de santé de notre lac et des recommandations utiles qui pourront nous aider à sauver notre lac d’une dégradation à long terme.

            Le rapport indique que le Lac Hotte se situe présentement dans un état de vieillissement (eutrophisation) moyen; c’est-à-dire qu’il se situe à peu près à mi-chemin entre un lac en bonne santé et un lac pollué.

 

Résultats :     

-          Indice d’eutrophisation Carlson :  (40 = moyen) 

           -          Phosphore total :   43  (0,015 mg/L)

            -          Chlorophylle :  40  (2,63 µg/L)

            -          Transparence de l’eau : 37  (4,8 m)

            -          pH de surface : 8,02

 

-          Phosphore : - provient des engrais, savons et la décomposition des sédiments

-          Contrôle la production de plantes et algues.

-          Chlorophylle : - mesure la densité des algues dans l’eau.

-          Transparence : - plus il y a d’algues moins l’eau est claire.

-          Oxygène :  -  Lac Hotte est très pauvre en O2 en profondeur (> 5m)

-          Effet dévastateur sur la qualité de l’eau du lac :

-          Sédiments non décomposés

-          Phosphore libéré

-          H2S  (senteur d’œufs pourris)

-          Pas de poissons en profondeur.

-          PH :  si < 6 le lac est acide.

-          Plantes aquatiques : végétaux de grandes taille (visible à l’œil nu), ex. potamot

-          Algues :  pratiquement invisible à l’œil nu.

 

 

 Recommandations :

 

  1. Installations septiques :

-          Demande à la municipalité de faire inspecter toutes les installations septiques au lac Hotte.

-          La municipalité devrait faire la vidange systématique des fosses.

-          L’eau de Javel ne devrait jamais être utilisé avec une installation septique, car il tue les bactéries dans la fosse septique.

 

  1. Fertilisants :

-          Ne pas utiliser d’engrais ou de pesticides près du lac.  Si c’est bon pour la pelouse, c’est bon pour les algues et les plants aquatiques.

-          Pas de jardin en bordure du lac.

 

 

  1. Protection des rives :

-          Ne doit pas déboiser au bord du lac.

-          Aménagement paysager :  En plantant des arbres et des arbustes entre le champ d’épuration et le lac, les eaux usées provenant de l’installation septique seront consommées par les plantes grâce à leurs racines.

 

  1. Embarcation à moteur :

-          Le lac Hotte est très petit (< ½ km carré)

-          Les moteurs à 2 temps sont très pollueurs.

-          Les embarcations à moteurs favorisent la propagation des plantes aquatiques.

-          Les embarcations des visiteurs et celles qui vont sur d’autres plans d’eau peuvent contaminer le lac avec la plantes myriophylle qui est très envahissante et peut étouffer notre lac.

 

  1. Aération du lac :

-          Moyen de ralentir le vieillissement du lac et de contrôler les plantes aquatiques.

-          Méthode qui a fait ses preuves sur d’autres lac en difficulté.

-          Aérateur à force éolienne :

-          Brassage de l’eau

-          Diminue ou élimine la stratification thermique

-          Augmente l’oxygénation de l’eau

-          Augmente la capacité du lac de 30%

-          Besoin de 2 unités au lac Hotte

-          Coût :  $5000 chacune

-          Demande à la municipalité pour de l’aide…

 

Pierre Lafontaine,

Comité Ad-hoc  pour la protection de l’environnement du lac Hotte.

 

Projet de contrôle des plantes aquatiques avec des aérateurs à éolienne.

 

Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce système de contrôle des plantes aquatiques, voici deux textes tirés du livre de Robert Lapalme "Protéger et restaurer les lacs", il est spécialisé en écologie aquatique et professeur à l'Université de Sherbrooke.

 

Le contrôle par la réduction de la fertilisation et l'oxygénation 

Cette méthode est valable pour les lacs de petites dimensions. Elle est basée sur le fait que les plantes submergées, comme les élodées, les potamots et les myriophylles, se développent plus rapidement en eau fertile qu'en sol fertile, car ils possèdent un système de racines peu développé, comparativement aux autres végétaux qui ont des tiges et des feuilles en quantité comparable. Les expériences en milieu contrôlé (en pépinières et en petits étangs) montrent aussi que les plantes submergées poussent plus rapidement quand elles absorbent les nutriments par les feuilles plutôt que par les racines. Conséquemment, lorsque l'eau est riche en nutriments, et même si les sédiments sont pauvres et peu abondants, leur croissance est très rapide. On observe que, dès que l'on diminue la charge de l'eau en nutriments, la quantité de tiges décroît sans que l'on ait modifié le sol de culture.

Le contrôle des apports en fertilisant directement autour du lac et dans le bassin versant a donc pour effet de réduire de façon significative et rapide la croissance des plantes submergées.

On sait aussi que l'oxygène séquestre le phosphore dans les sédiments, alors qu'au contraire le phosphore des sédiments se libère dans la colonne d'eau en l'absence d'oxygène. Si on augmente la saturation de l'oxygène, on diminue la charge en phosphore, ce qui réduit donc la croissance des plantes submergées. Pour augmenter la quantité d'oxygène dans l'eau, on utilise un système d'oxygénation. Celui-ci est composé d'une pompe à air reliée à des diffuseurs d'air qui sont, en fait, des membranes poreuses dans lesquelles on insuffle de l'air. La puissance de la pompe et le nombre de diffuseurs d'air varient suivant la surface à couvrir et la profondeur.

L'utilisation des diffuseurs a aussi une influence sur le contrôle des sédiments. Voir à ce sujet: «Le contrôle par la biostimulation» dans le présent chapitre.

Des résultats encourageants

En ajoutant de l'oxygène à proximité des sédiments et en contrôlant le phosphore en provenance au bassin versant, on peut obtenir des résultats significatifs. En effet, dans des petits lacs artificiels de cinq mètres de profondeur, complètement couverts par le myriophylle à épis, on a réussi à réduire la croissance des plants de cinq mètres à environ 0,10 m de hauteur, sur des périodes variant entre un et trois ans.

Dans un grand lac et un grand bassin versant, les résultats seront plus lents à apparaître, mais il semble que, dans la mesure où le plan d'action des gestionnaires du bassin versant est concerté, les résultats ne tardent pas à apparaître.

Ref. :  Robert Lapalme, « Protéger et restaurer les lacs », page 163-164, 2006.

 

Le contrôle par la biostimulation

La méthode qui consiste à ajouter de l'oxygène dans le milieu, appelée biostimulation, est certainement l'approche la plus efficace, la plus économique et la plus écologique pour réduire les sédiments à court et à long terme. Les techniques d'oxygénation ne sont pas toutes efficaces, économiques et écologiques. Pour qu'elles le soient, les principes suivants doivent être appliqués :

•   c'est au fond du lac, sur le dessus des sédiments (mais pas dedans), qu'il faut alimenter les micro-organismes décomposeurs en oxygène pour accélérer le processus de décomposition des matières organiques. Il n'est pas très utile d'oxygéner l'eau de surface du lac qui est déjà abondamment pourvue en oxygène par le contact de l'eau avec l'atmosphère. A ce titre, les jets de fontaine, les pompes flottantes qui remuent l'eau en surface et les éoliennes flottantes qui remuent l'eau dans la couche épilimnique sont peu recommandables ;

•   le diffuseur doit produire de petites bulles d'air, consommer peu d'énergie et ne pas bouleverser le milieu. Les systèmes trop puissants, ou mal calibrés, qui ont pour effet de brasser beaucoup d'eau ou de mélanger les couches de température de l'eau, sont à éviter.

Des expériences en petits lacs ont permis d'observer que les couches de sédiments situés dans un diamètre de 15 à 30 mètres du diffuseur ont été réduites de 30 cm et plus par année. À ce rythme, il faut évidemment plusieurs années à certains lacs pour réduire les sédiments accumulés. Toutefois, on peut percevoir, dès les premiers mois d'utilisation, l'amélioration de la qualité de l'eau puisque l'oxygène a aussi pour effet de séquestrer le phosphore dans les sédiments et donc de réduire la production des algues et des plantes comme indiqué au sous-titre : « Le contrôle par la réduction de la fertilisation et l'oxygénation» dans ce chapitre.

On observe également d'autres effets secondaires positifs comme l'absence de mortalité des poissons et des batraciens par asphyxie à la fin de l'hiver ou en période de canicule. La transparence de l'eau s'améliore rapidement dans les lacs où l'eau est fortement teintée par les acides humiques ou par le fer en solution.

Si on mesure l'épaisseur des sédiments à quelques reprises durant la première année qui suit l'ajout d'oxygène il est possible d'évaluer le temps qu'il faut pour faire disparaître les sédiments. Cette supervision régulière permet également d'évaluer la pertinence de déplacer les diffuseurs pour améliorer leur rendement.

Il est important d'introduire de l'oxygène durant l'hiver, puisque la glace empêche son renouvellement dans le milieu. Il faut toutefois éviter le fonctionnement continuel du compresseur, car la glace est très mince dans les zones situées au-dessus des diffuseurs et cela représente un danger pour la sécurité des randonneurs. Lorsque la glace est assez formée, pour permettre le passage sur le lac (janvier et février), il faut utiliser le compresseur seulement quelques heures par semaine afin de renouveler l'oxygène sans amincir le couvert de glace. Si le lac est privé et qu'on souhaite faire fonctionner le compresseur de façon constante, il faut clôturer le plan d'eau et poser des affiches pour indiquer le danger de passer sur la glace.

Ref. :  Robert Lapalme, « Protéger et restaurer les lacs », page 171-173, 2006.